Je suis un...
C'est marrant cette façon que j'ai de prendre conscience de qui je suis...
Je suis un fils...
Maman n'est plus là depuis huit ans, Papa est en train de revenir depuis huit jours. Avec une configuration pareille, je me demande encore comment je fait pour ne pas avoir une tonne de sparadrap dans la tête, avec toutes les blessures que j'ai réussi à me foutre dans ma vie d'homme. Parce qu'il faut bien l'avouer, j'suis un peu mal construit, avec mon envie perpétuelle de me prouver que je peux grandir, sauf quand j'ai l'impression qu'on me force à le faire... En gros, c'est comme si je prenais tout le monde pour mes parents et que je faisais mon éternel adolescent.
Je suis un frère...
Enfin, ça, c'est écrit dans la moitié de mon sang. D'un côté, j'ai un demi-frère qui m'a elevé comme il a pu pendant une période difficile, et de l'autre, j'ai une famille que je fais semblant de connaître. On pourrait très bien m'annoncer que ma voisine est ma soeur que ça me semblerait normal. Et je ne parle même pas de celles comme Pitch ou Chan-Chan que j'ai adopté, sans trop savoir pourquoi...
Je suis un meilleur ami...
J'aimerais le croire, parce que je ne fais pas ça dans le sens conventionnel du terme. Par exemple, avec Praince, c'est "à la vie, à la mort", mais on ne va pas se boire une bière après le boulot comme dans les séries américaines. C'est beaucoup plus subtil que ça, du genre "tu m'appelles seulement si tu as besoin, et si ça ne te dérange pas". Une amitié sans obligation, c'est quand même mieux, non ?
Je suis un petit ami...
... et la personne qui fait sa route à côté de moi partage/subit tout ce que je viens de décrire, sans broncher. Pourquoi ? Parce que c'est "soi-disant" son rôle ? C'est un peu con quand même, vous ne trouvez pas ? Mais c'est magique, on appelle ça "la morale", et dedans, on peut mettre tout un tas de petites règles qui ne veulent rien dire...
Mais sinon, à part ça, tout va bien, hein...