Chroniques de guerre

Je vais vous raconter ce que d'aucun appelle "la sale guerre". Je veux bien sur parler de la guerre du Vietnam! Nan, ce n'était pas notre guerre! On était que des gosses...j'avais 7 ans...

Hanoï - 09 juin 1967: Comme je vous l'ai dit j'avais 7 ans. J'étais dans la 5eme compagnie d'infanterie. Moi et mes gars on était en patrouille. On savait que l'ennemi n'était pas loin. A un moment j'entends un "pchouiiit". Arf!!! L'ennemi nous attaquait! Une roquette s'abbat sur l'hélico qui venait de se poser juste derriere nous, paf il éxplose. L'hélice se détache et me tranche le bras droit! N'ayez crainte chers amis lecteurs, grace à mes excellentes compétences de chirurgien, j'ai reussi à me le remettre en place. Moralité : faites de la médecine, ça peut servir

Dien Bien Kung-Fu (si si ça existe) - 14 juillet 1967 : Je me rappelle tres bien, c'était la fete nationale...oui, oui, dur à croire hein, les Americains fetent aussi la fete nationale française...Pour l'occasion, en bons patriotes que nous sommes, nous decidons de faire exploser quelques fusées. Juste quelques fusées...bilan : 367 morts, 2346 bléssés...J'avoue, je voulais faire ça en grand...j'étais pas censé savoir qu'on ne devait pas tirer des feux d'artifice dans le dépot de munition...Nan?

Hanoi - 1er decembre 1967 : Ce matin là l'herbe était verte, le ciel grisonnant, le vent venait du nord...nord/nord ouest...je tiens ma boussole à l'envers? Sud alors? Sud, on est ok? Alors, sud. J'étais avec Texas qui venait de New York, Dallas qui venait de L.A., Jersey qui venait de Miami et Raoul qui lui venait de...Limoges. Notre mission était d'inspecter les mines laissées à l'abandon par l'ennemi. Les inspecter et les consolider pour s'en servir à notre tour plus tard. Texas, Dallas et Jersey surveillaient les alentours, Raoul et moi, on bossait dans les mines. J'étais boiseur, Raoul abbateur. Raoul extraillait la houille comme mille chevaux en furie. Moi, passiblement j'effectuais mon boulot de boiseur. J'étayais la mine. On avait déjà la figure noire. Raoul et moi on se disait qu'on était exploité dans cette mine. Il fallait qu'on voit le syndicat au sortir de ce boulot. 30 centimes par bois posé et 25 centimes par metre cube de houille arraché aux entrailles de la Terre, c'était trop peu. Déjà Lantier, de la 52eme, nous avez prevenu : "faites attention à ne pas vous faire exploiter! participez au syndicat les mecs!" Raoul et moi on ne l'avait pas écouté! Arf! Je posais mon dernier morceau de chenes quand, tout à coup, Raoul perce un pan de la mine, un "baaaaaaaaaaaaaam" retentit! Raoul venait de provoquer un coup de grisou! "Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaoul!!!!" dis-je. Je me precipitais vers Raoul, mon ami, mon compagnon d'infortune. Je le pris dans mes bras. Encore un peu vivant il me tendit une photo de sa femme et me dit :"tiens, P'tit Praince, prends cette photo, et ramene la à ma femme, Gyslaine et...je voulais te dire que...euh...argggggg" Oh non! Raoul!!! Tu es mort alors que tu allais me dire quelque chose!!! Sans déconner les mecs, si vous devez mourir dites tout avant de trepasser. Je suis bien maintenant avec un "je voulais te dire que...euh...arggggg".
Je sortis de la mine, le ciel était toujours grisonnant, mes compagnons étaient là, le vent soufflait toujours nor...sud, et à jamais je me souviendrais de cette saison de la germination...